Chirurgie de la Cataracte

Qu'est ce que la Cataracte ?

La « cataracte » est le nom donné à la maladie faisant baisser la vision lorsque le cristallin (la lentille interne de l’oeil) s’opacifie. Cette lentille interne étant devenue opaque, la lumière entre moins dans l’oeil et la vision baisse. Les lunettes ne permettent pas d’améliorer la vision car il s’agit d’un problème de transparence et non de réglage optique. Lorsque la cataracte devient gênante pour le patient, le seul moyen de regagner la vision est de réaliser une chirurgie de cataracte. Aucun médicament ou traitement autre que la chirurgie ne permet de regagner cette transparence oculaire.

Cataracte brune très dense.

Cataracte blanche.

Cataracte nucléaire, intéressant essentiellement le centre du cristallin.

Cataracte en soucoupe postérieure chez un jeune patient diabétique.

Cataracte « Christmas Tree ». 

Cataracte corticale.

Implant en place dans le sac capsulaire.

La Chirurgie de Cataracte

La chirurgie de cataracte est l’acte chirurgical le plus pratiqué dans le monde, avec plus de 25 millions de chirurgies par an. Cette chirurgie est rapide (entre 5 et 15 minutes) et indolore. Elle se déroule dans l’immense majorité des cas sous anesthésie topique (par gouttes anesthésiantes) sans qu’il soit besoin de réaliser d’injection péri-oculaire ou d’anesthésie générale. Une légère sédation est habituellement administrée par voie intraveineuse. 

La chirurgie consiste à aspirer le cristallin devenu opaque à l’aide d’une sonde envoyant des ultra-sons. Cette technique nommée « phaco-émulsification » est la technique de référence ; les essais d’utilisation de laser dans cette indication se sont révélés jusqu’ici assez décevants avec une augmentation du temps opératoire et de l’inconfort du patient. Une fois le cristallin retiré, un implant intra-oculaire, c’est-à-dire une lentille optique souple en acrylique, est injecté dans le sac naturel de l’oeil sous forme de rouleau, puis est mis en position à la place du cristallin. Cet implant joue alors le rôle de nouveau cristallin. Sauf cas exceptionnels, il restera en place toute la vie du patient : il ne connaît pas d’usure et il n’est pas nécessaire de le changer.

Une fois opérée, la cataracte ne revient jamais.

Complications possibles

Les complications chirurgicales de l’opération de cataracte sont très rares, et peu sont très graves. La complication la plus redoutée est l’infection de l’oeil (endophtalmie). Ce risque infectieux est présent dans toute chirurgie et peut avoir des conséquences dramatiques sur la récupération visuelle. Sa fréquence est estimée entre 0.03 et 0.05% dans les séries les plus récente : cette complication est fortement réduite grâce à l’injection d’un antibiotique (la céfuroxime) en fin d’intervention. 

Les autres complications possibles sont la rupture du sac naturel de l’oeil (la capsule postérieure) lors de la chirurgie, entraînant parfois la nécessité de réaliser une chirurgie en deux temps sans implantation immédiate ; la décompensation endothéliale, c’est-à-dire la perte d’un nombre trop important de cellules endothéliales cornéennes lors de la chirurgie ; le déplacement secondaire de l’implant ; et le décollement de rétine. 

Ces complications sont le plus souvent gérables et ne doivent pas faire craindre la chirurgie, qui est de toutes façons la seule solution pour regagner de la vision en cas de cataracte.

Les implants intra-oculaires

Les implants intra-oculaires sont des lentilles optiques en acrylique, composées d’une optique centrale de 6mm de diamètre, et d’haptiques (pattes latérales) permettant de maintenir l’implant à sa place. Ces implants sont disponibles sur toute une gamme de puissances optiques; cette puissance est calculée en amont de l’intervention afin de maximiser les chances d’obtenir un réglage visuel au plus proche de ce que désire le patient. 

Bilan pré-opératoire

Le bilan pré-opératoire comprends une biométrie oculaire, complétée si nécessaire par une échographie intra-oculaire, ainsi qu’un examen du fond de l’oeil après dilatation pupillaire. Un OCT maculaire ou un comptage endothélial peuvent être nécessaires afin d’avoir une idée précise de la situation pré-opératoire et poser les bonnes indications thérapeutiques.

suivi post-opératoire

Un contrôle le lendemain de l’intervention est habituellement programmé, puis un contrôle la semaine suivante. Un dernier contrôle est habituellement programmé un mois après la chirurgie. Lors du contrôle, la qualité de la cicatrisation, la bonne position de l’implant, et le contrôle de l’inflammation oculaire sont réalisés.

suites opératoires habituelles

Il est possible de ressentir une gêne ou de léger maux de tête le soir de l’intervention.

Le pansement est retiré le lendemain lors du contrôle. La vision est alors encore souvent floue, et la récupération se fait habituellement en 2 à 4 jours.

Une sensation de corps étranger ou de sécheresse oculaire est normale après l’intervention, et diminue avec le temps.